Sentier numérique ethnobotanique NFC
C’est un arbre dioïque, c’est-à-dire qu’il y a des pieds mâles et seuls les pieds femelles produisent des pistaches.
Il y a 9 sortes de pistachiers dans le monde dont le chinois qui peut atteindre 8 mètres de haut.
Nom provençal : lou petelin
Ce sont les pistaches d’une autre espèce (pistacia vera) que l’on mange à l’apéritif.
Les pistaches du pistachier térébinthe sont comestibles mais tellement petites… Il faut savoir que les pistaches sont des amandes dissimulées à l’intérieur d’une coque dure, elle-même entourée d’une sorte de peau charnue, comme le brou des noix. Il faudrait les déguster à la pince à épiler.
Comme son nom l’indique il produit de la térébenthine.
Les différentes térébenthines qui ne proviennent pas toutes du pistachier :
Cette espèce a été cultivée en Iran il y a près de 4 000 ans. Elle fut introduite dans le bassin méditerranéen par les Romains.
C’est grâce à un pistachier vrai que la science botanique a progressé en 1715. Le Botaniste Sébastien Vaillant a prouvé cette année-là l’existence de la sexualité chez les végétaux à Paris, au jardin des plantes.
Le célèbre pistachier fut planté au jardin des plantes vers 1700 par Joseph Piton de Tournefort au retour d’une expédition au Levant.
Il faut savoir qu’à l’époque, le phénomène de reproduction des plantes était inexpliqué.
Tournefort, botaniste respecté, auréolé de son prestige, prétendait que le pollen n’était qu’un déchet de la fleur. Son ancien élève, Sébastien Vaillant soupçonnait que le pollen était la semence de la fleur.
Un pistachier du Jardin du Roi produisait du pollen, mais aucun fruit n’apparaissait. Vaillant avait constaté que les fleurs du pistachier du jardin des plantes étaient un peu différentes mais aussi stériles.
En 1715, il teste l’hypothèse que le premier est un mâle, l’autre une femelle. Il emporte une branche fleurie de l’arbre du Jardin du Roi et va la secouer au-dessus des fleurs de l’autre. Il réalise ainsi une fécondation artificielle et des pistaches apparaissent.
Il entrait dans la composition du kyphi, parfum égyptien d’offrandes aux dieux et qui soignait les maladies pulmonaires, intestinales et hépatiques.
Il est très cité dans papyrus Égyptien dit d’Ebers, sa résine était une panacée.
L’essence de térébenthine était considérée comme le meilleur antidote au phosphore, purgative, révulsive et figurait dans la thériaque des apothicaires.
La colophane (térébenthine distillée) servait à stopper l’écoulement de sang après le retrait des sangsues car cette poudre est hémostatique.
La plante était autrefois réputée comme vermifuge et en cas d’albuminurie.
Sa résine à l’apothicairerie de Carpentras servait à faire des sortes de plâtres avec des vieux chiffons appelés charpies.
Le suc résineux des Galles était réputé en tant qu’astringent et antitussif
Ses feuilles servaient à tanner le cuir
Ses galles (appelées caroubes ou cornes de Judée ou pommes de Sodome) servaient à teindre les laines en rouge en Provence et en Orient, les soies en écarlate.
Son bois offre un beau poli en marqueterie
La colophane : pour enduire les archets des violons, les chaussons des danseuses et les mains des escaladeurs pour une meilleure adhésion.
Les paysans confectionnaient la pâté des cochons avec les glands et les pistaches du térébinthe.
Essence de térébenthine : solvant pour la peinture à l’huile et carburant les premières fusées Ariane.
Le Pistachier vrai fut autrefois cultivé dans le Comtat Venaissin puis, abandonné en raison de plusieurs années successives de gel et d’un manque de débouchés. On en trouve la trace aux archives départementales.
De nos jours, sa culture est relancée car les débouchés existent et le réchauffement climatique semble permettre cette culture à nouveau
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