Mille et une plantes

Commet préparer une macération alcoolique ou huileuse

comment faire une macération alcoolique
macération alcoolique teinture mère

Avant toute chose, il faut vous poser la question sur l’utilisation future de votre préparation car on n’extrait pas les mêmes substances d’une même plante selon le produit utilisé (alcool, huile ou eau).

Et…petit rappel, je ne suis ni médecin, ni pharmacienne, consultez-les toujours avant d’utiliser vos préparations !

La macération huileuse :

Privilégier l’huile d’olive, première extraction à froid, c’est celle qui s’oxydera le moins rapidement.

Les préparations à base de plantes sèches sont moins risquées car il n’y a plus d’humidité à l’intérieur si elles sont bien sèches.

La macération de millepertuis  se fait souvent avec des plantes fraîches. On ajoute quelques grains de sel qui vont absorber l’humidité et qui seront filtrés avec le reste.

Méthodologie :

on remplit un bocal en verre d’un litre ou moins selon vos besoins. Ensuite, on verse l’huile d’olive dessus jusqu’en haut du bocal.

On expose la préparation au soleil après l’avoir recouverte d’un sac en papier opaque afin que les UV ne rancissent pas l’huile. On la laisse au soleil durant un mois.

J’attire toutefois votre attention sur le fait que les températures étant trop hautes désormais dans notre région, il me semble plus adapté de privilégier une macération au bain-marie à basse température.

Certains utilisent une yaourtière, d’autres les cuiseurs type « cookéo », d’autres au bain-marie sur les plaques à induction qui permettent un choix de basses températures… Le tout étant de ne pas dépasser les 38 degrés Celsius. Si on opte pour la version bain-marie sur la plaque à induction il faut surveiller la température avec un thermomètre. l’inconvénient : c’est très long, on le fait, sans couvrir,sur une journée entière et on laisse macérer ensuite une bonne semaine avant de filtrer.

Mes macérations huileuses les plus utiles :

  • le millepertuis (en cas de brûlures, de douleur, sur les fesses des nourrissons, sciatiques…), mais lire les précautions d’emploi avant car l’huile rouge est photosensibilisante, ne pas s’exposer au soleil ensuite.
  • le calendula en externe seulement sur les boutons, les petits bobos, les gerçures… à condition de ne pas y être allergique, ce qui peut arriver.
  • le bouillon blanc Verbascum thapsus ou sinuatum pour les douleurs, otites…
  • Les pâquerettes afin de raffermir les tissus.
  • l’inule des montagnes, notre arnica provençal, en externe sur les douleurs musculaires en massage. attention, certaines personnes y sont allergiques.

La macération alcoolique :

Là, il faudra être un peu plus précis que pour la macération huileuse, surtout s’il s’agit d’une prise en interne, ce qui est le cas pour la plupart d’entre elles.

La proportion est d’un pour 10,

soit 100 g de plante sèche pour 1 litre d’alcool de 60° à 95° si on peut selon la plante récoltée.

A noter que selon les sources consultées cette proportion varie mais je vous donne celles des pharmaciens.

Malheureusement, en France, il est difficile de se procurer de l’alcool à 90 ou 95 degrés. La difficulté des macérations alcooliques c’est de se procurer l’alcool au bon degré. Parfois les alcools courants comme une vodka bon marché à 40° ou 45° (attention les moins chères titrent moins) ou les rhums à 55° vont suffire, heureusement pour nous.

Si le degré d’alcool nécessaire pour la plante est introuvable en France de par la réglementation, alors mieux vaut acheter une teinture toute prête en pharmacie qui aura été préparée dans les règles avec l’alcool au bon degré.

A noter que ce sont surtout les plantes fraîches qui nécessitent un alcool à 90°, pour les plantes sèches, très souvent, le rhum ou la vodka suffiront.

Les macérations alcooliques se conservent cinq ans, ce qui évite de jeter les plantes d’une année sur l’autre comme c’est le cas avec les infusions.

Mode d’emploi :

Tous les ustensiles doivent avoir été stérilisés avant utilisation (soit en les faisant bouillir ou chimiquement).

Remplir un bocal stérile de 100 g de plante sèche, y ajouter un litre d’alcool à 55 degrés et laisser macérer dans l’obscurité durant 15 jours à 3 semaines. Afin que les plantes restent bien sous le niveau d’alcool, ajouter un galet désinfecté ou une soucoupe de taille inférieure. Ce qui flotte pourrait moisir ou s’oxyder. Les plantes doivent rester dans l’alcool.

Filtrer et mettre en flacon stérile aussi.

Étiqueter avec le nom français, le nom latin de la plante. Noter la date de fabrication et la date de péremption (5 ans après) ainsi que le dosage recommandé (à voir avec un médecin selon votre problématique et la plante que vous souhaitez utiliser). Selon la plante, noter aussi les contre-indications.

Attention, ces macérations alcooliques ne doivent pas être avalées et sont réservées aux voies cutanées :

  • Arnica montana
  • Calendula officinalis
  • Ledum palustre
  • Symphytum officinale (grande consoude)
  • Thuya occidentalis (existe en gélules homéopathiques mais là, c’est très dilué)

Sont réservées aux bains de bouche seulement, ces teintures-mères :

  • Phytolacca decandra
  • Plantago major

A vous de vous lancer !

Celles que j’utilise le plus sont :

l’arnica provençal (Inula montana) en externe seulement ; le bouillon blanc (Verbascum sinuatum) en externe aussi, mais je pourrais l’utiliser en interne si nécessaire…

Comment savoir la quantité de plantes fraîches à cueillir pour parvenir à la dose nécessaire en plantes sèches ?

C’est très simple, il suffit d’utiliser ces proportions indiquées par l’école des herbes :

  • 2/7 pour les racines (700g de racines fraîches donnent ou équivalent à 200 g de racines sèches etc. pour les autres parties de plantes citées en dessous)
  • 2/5 pour les écorces
  • 2/9 pour les feuilles
  • 2/10 pour les fleurs.
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