Dans notre forêt méditerranéenne, beaucoup de choses se passent en automne et en hiver. En effet, les températures sont moins chaudes, le climat plus humide et donc propice à la reproduction des organismes tels que les mousses, les lichens qui ne sont pas considérés comme des végétaux ou bien les fougères.
Certaines plantes élaborent des substances anti-gel dans leur sève, tous les moyens sont bons pour résister au froid comme la présence importante de poils qui limite l’évapotranspiration en été mais aussi de se protéger contre le gel. Certaines referment leurs stomates et la proportion d’eau diminuant, la concentration en sucre augmente, ce qui diminue le risque de gel.
Enfin, le gel va lever la dormance à de nombreuses graines. La neige va apporter de l’azote aux végétaux.
L’allongement de la durée du jour va provoquer dès février l’apparition des premières fleurs d’orchidées comme les barlies de Robert (Himantoglossum robertianum). À l’automne, c’est l’augmentation de la durée des nuits qui a provoqué l’apparition de leur rosette de feuilles.
C’est le moment d’apprécier les fleurs d’hellébores qui ont un cycle de croissance inversé. Elle poussent à l’automne pour fleurir en hiver. Cela les aide à résister à la sécheresse. Chez nous, il y a également des hellébores sauvages comme celles qui poussent au mont Ventoux. Mais elles fleurissent un peu plus tard que celles de nos jardins.
L’hellébore fut beaucoup utilisée pour soigner la folie. C’est pour cela que dans la fable du lièvre et de la tortue, le lièvre conseille à la tortue de prendre quelques grains (unité de poids) d’hellébore après qu’elle lui ait fait part de son projet de course avec lui. C’est une plante toxique.
Elles ne sont pas considérées comme des végétaux car elles n’ont pas de circulation vasculaire, pas de vaisseaux pour la sève. Elles ne font ni fleurs ni graines. Leurs organes mâles et femelles ont besoin de l’eau pour se rencontrer. Elles ont un fort pouvoir de reviviscence et même très sèches depuis plusieurs années, elles reprennent vie avec une pluie. Elles sont très utiles contre les ruissellements qui entrainent la terre arable sur les terrains pentus. 100g de mousse peuvent pomper jusqu’à 2 litres d’eau.
On les a utilisées autrefois en couches pour les bébés, au fond des berceaux pour absorber, en guise de serviette hygiénique, mais aussi comme amortisseur pour emballer les vaisselles fragiles dans les coffres etc. Elles sont le symbole de l’amour maternel car les oiseaux les utilisent pour rendre leur nid plus douillet. De plus, même flétrie, sèche, tout comme l’amour maternel, la mousse ne meurt jamais.
Ce serait Gaston Bonnier le célèbre botaniste qui aurait trouvé la composition des lichens grâce à la sérendipité :
Il aurait oublié un fragment de lichen dans un tube à essai. De retour, il aurait constaté la présence d’une algue. On sait que les lichens sont issus d’une symbiose entre une algue et un champignon. Et le lichen, son résultat ne ressemble ni à l’un ni à l’autre, sauf si des conditions extrêmes les séparent, ce qui fut le cas lors de cet oubli.
L’algue donne les thalles au lichen (sortes de feuilles qui n’en sont pas) et va apporter de la nourriture au champignon. Tandis que le champignon fournit de l’eau, des sels minéraux et va permettre au lichen de résister à la dessication. On obtient donc un nouveau corps à partir de l’algue et du champignon où aucun des constituants de l’un ou de l’autre n’est visible à l’œil nu.
Ses utilisations : en parfumerie en tant que fixateur, en pharmacopée autrefois en tant qu’antibiotique naturel, on en faisait une pâte pour la toux. Les lichens sont des indicateurs de pollution et sont observés dans ce but là. Ils sont très utiles aux archéologues pour dater une construction car ils ont une croissance très lente et la taille de leur cercle permet la datations de leur support.
Certains sont comestibles et toujours consommés au Japon et au Canada, mais il ne faut pas se tromper car d’autres sont toxiques et servent de pigment.
En hiver, c’est la période de floraison de certaines plantes de jardin comme le yucca dont les fleurs sont comestibles, le calendula, le néflier du Japon, les iris d’Algérie, l’arbousier et bien sûr, les perce-neiges. C’est également le moment où les fleurs de noisetiers relâchent leur pollen tout comme celles des genévriers cades. À vos souhaits !
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