Le coquelicot embellie nos campagnes au mois de mai et il fait encore partie des fleurs pectorales de la pharmacopée. Ce groupe comprend aussi la mauve, le tussilage, le bouillon blanc et le pied de chat.
Cette plante annuelle pousse en fin d’hiver en rosette minuscule à feuilles alternes de couleur vert-bleuâtre. Les jeunes pousses sont comestibles. (à condition d’être certain de son identification car nous n’avons pas les fleurs pour le confirmer).
Les agriculteurs ne sèment pas les champs de coquelicots. La plante aime les terres argilo-calcaires ou calcaires et apparaît en nombre surtout lorsque le paysan a labouré une terre encore humide.
Cette fleur parle aux anciens qui se souviennent des jeux d’enfants comme celui de confectionner une poupée avec son bouton et une capsule ou bien le jeu qui consiste à deviner selon la couleur si on a affaire à un coq ou à une poule (Galin ou Galau en Provençal).
Cela signifie plante des moissons, c’est à dire une plante qui s’invite au milieu des céréales.
Beaucoup de plantes messicoles sont protégées comme le coquelicot douteux, Papaver dubium, reconnaissable à son absence de poils sur la capsule et à ses poils appliqués au sommet de la tige , le miroir de Vénus (plante magnifique violette), ou le bleuet. Ces messicoles se font rares en raison de leur haute sensibilité aux traitements.
Dans le langage des plantes, il signifie « ardeur fragile », « aimons-nous au plus tôt ».
Quand à la comptine qui explique qu’on est descendu dans son jardin pour y cueillir du romarin, gentils coquelicots…, c’est en fait un avertissement pour les jeunes filles contre le risque de perdre sa virginité. Le coquelicot est rouge, couleur de la passion. Le rossignol ainsi que le romarin symbolisent l’amour. Nous parlons d’une époque ou on communiquait ses sentiments par le langage des fleurs qui était connu de beaucoup de personnes.
« La beauté est le premier présent que la nature nous donne et le premier qu’elle nous enlève ».
Méré
« Beauté, fleur d’un instant, l’aurore te voit naître.
L’aurore à son retour ne peut te reconnaître. »
Fréville (recueil de poésies)
Dans l’antiquité, on a utilisé le coquelicot en infusion bue en grande quantité. Le but était de provoquer des rêves permettant de soigner les gens qui avaient des problèmes psychologiques. C’était en quelque sorte les premières séances de thérapie. Et on comprend tout à fait cet effet puisqu’il appartient à la famille des papavéracées, celle du Pavot qui fournit l’opium.
Les insectes ne perçoivent pas la couleur rouge et ses pétales émettent des rayonnements UV invisibles pour notre œil. Cependant ils sont très attractifs pour les pollinisateurs.
Chez les Belges, en wallonie, on pensait qu’en cueillir pouvait provoquer la foudre : « fleur di tôni, on en met dans la charpente sous le toit ».
Pour les Bretons : « si les enfants s’amusent à trop manier les coquelicots ils gagneront le feu sauvage ».
En Anjou, les jeunes mariés désireux de savoir de quel sexe sera leur premier-né prennent un bouton de coquelicot. Ils séparent les deux sépales. Les pétales se déploient de cette espèce de corselet. Si les pétales sortants sont divisés et prennent la forme des deux jambes d’un pantalon, le premier-né sera un garçon. S’ils restent unis et présentent la forme d’un tablier, ce sera une fille.
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